La convocation des organisations syndicales pour un groupe de travail sur l'aménagement des carrières des receveurs, apparaît dans le contexte actuel de notre administration comme une provocation.
En effet, à l'heure où vous sabordez la moitié de la flotte gardes côtes, où vous détruisez tout le réseau des recherches, où vous videz les directions régionales de la moitié de leur substance, où vous enterrez définitivement la garantie, il faudrait que nous assistions à un deuxième groupe de travail sur la gestion des carrières des receveurs alors que la situation dans les services est à son comble
Dans ce contexte, vous comprendrez aisément que nos préoccupations immédiates, qui sont celles des personnels que nous représentons, ne portent pas sur la carrière des receveurs.
Les sentiments d'écoeurement et de ras le bol dominent parmi la quasi-totalité .des douaniers aujourd'hui.
Evacuerez-vous encore longtemps du revers de main les problèmes qui vous sont posés par les agents ?
Allez-vous continuer ad vitam aeternam à méprisez les marins très majoritairement en grève hier 1er février et qui se sont rassemblés en masse dans les interrégions ? Vous devez savoir qu'ils ont décidé à l'unanimité de poursuivre sous diverses formes leur mouvement.
Vous feignez d'ignorer ce qui se passe. Vous minimisez ce qui est train de naître au risque d'avoir un réveil douloureux comme au lendemain du conflit sur l'IRTI. Vous vous asseyez allègrement sur la puissante journée d'action, de grève et de manifestation du 20 janvier.
A quand des négociations sur l'indemnité de risque, sur la bonification, l'intégration du régime indemnitaire dans la base de calcul de la retraite sans régime additionnel défavorable ?
A quand un véritable débat sur l'avenir des missions du service public douanier avec l'unique souci de rechercher la meilleure efficacité pour répondre aux besoins de la population ? Cette réflexion est bien sûr aux antipodes de vos basses préoccupations budgétaires actuelles.
Nous pourrions, ainsi énumérer longtemps des questions revendicatives, portées souvent par toutes les organisations syndicales assises autour de cette table. Certaines revendications sont vieilles de plusieurs décennies. N'est ce pas là encore du mépris ?
Vous avez trois urgences :
- arrêter votre projet destructeur sur la douane maritime et revoir
totalement votre copie, et écouter les représentants du personnel sur ce
qu'ils veulent en terme de modernisation de cet outil.
- redéfinir, non pas là encore de manière unilatérale, nos missions et
rediscuter de la modernisation de notre administration.
- répondre positivement aux agents sur la perte salariale qu'ils subissent
depuis des années. Pour cela, vous devez porter au ministère des dossiers
étayés qui appuient leurs revendications en terme de point d'indice, de
bonification, d'indemnité de risque, et d'intégration des primes.
Nous vous rappelons que les douaniers et leurs représentants ne sont par contre les changements et la modernisation. Nous croyons que vous avez un réel problème de sémantique avec la langue française. Vous ne voulez comprendre derrière modernisation que : casse, abandon de missions, perte d'emplois. Curieux tout de même pour des responsables "brillants" !
Nous attendons de nos responsables qu'ils ne soient plus des béni-oui-oui, aux ordres, le doigt sur la couture du pantalon. Nous attendons de vous et de vos collaborateurs que vous soyez de véritables promoteurs et défenseurs de notre administration. Vous donnez le sentiment d'être totalement insensibles aux situations catastrophiques et difficiles que vivent les personnels.
Nous attendons des réponses précises, et notamment concernant l'avenir du dispositif aéromaritime. D'autre part, nous en avons plus qu'assez d'être bafoué et méprisé. Votre attitude de rejet permanent des propositions qui vous sont faites est insupportable. Vous pratiquez le monologue social depuis des mois, voire des années. Nous sommes arrivés au terme de ce simulacre de concertation. Il va vous falloir ouvrir grandes vos oreilles, écouter et surtout entendre les agents des douanes. C'est à un exercice de démocratie que nous vous invitons à vous livrer en douane comme dans notre ministère !