Le sous-directeur de la division C est un responsable résolument optimiste
et volontariste.
Pour lui, tout doit bien aller. On ne sait pas trop où on va en matière
informatique, mais on y va. D'où les plus grandes inquiétudes quant à
l'avenir, surtout dans l'environnement actuel des exigences communautaires et
nationales qui pèse sur le dédouanement.
La politique des petits pas en matière de réforme et d'évolution informatique
ne laisse pas paraître une visibilité évidente pour l'avenir informatique.
Mais il faut être pragmatique selon M. Latombe.
La DG souhaitait faire un point d'étape sur les projets informatiques à l'échéance 2008. Pour cela, l'informatique douanière a été schématisée à l'image d'une ville avec ses tours, son hôpital, ses usines, son stade de football, ses transports en commun, ses bureaux et son périphérique. Mais la question essentielle qui occupait l'esprit des organisations syndicales était " est-ce que l'informatique s'adapte à l'organisation ou bien est-ce que l'organisation devra s'adapter à l'informatique " ? M. Latombe nous a répondu qu'il construisait des outils informatiques capables de répondre à toutes les formes possibles d'organisation douanière. Les objectifs de l'informatique aussi étant d'automatiser les tâches répétitives.
Devant tant de flou, les questions des OS n'ont pas manquées. Entre des
débats de techniciens avisés parlant parfaitement la langue des sigles
informatiques, la CFDT a posé entre autres la corrélation entre les outils
informatiques et le défi du Livre Blanc : sont-ils en mesure de relever ce
défi ? Nous avons également mis en garde l'administration afin que
l'évolution de l'informatique n'aboutisse pas au Big Brother réduisant
d'autant l'espace de liberté de chaque agent, car prochainement chaque agent
possédera une carte à puce qui lui permettra l'accès individualisé aux
postes de travail. Finis les multiples mots de passe, bonjour les habilitations.
Nous avons également dénoncé le décalage qui peut exister entre des outils
mis à disposition et les possibilités pour les agents à s'en approprier.
Ainsi nous avons cité l'exemple d'Info Douanes Service à Valenciennes dont
l'accès à Aladin est régulièrement inopérant.
Nous avons soulevé un autre problème : DELTA (logiciel du dédouanement) doit-il être payant (à l'image du SOFI) ou pas ? En effet, dans le cadre du Livre Blanc, M. Mongin souhaite reconquérir une part du dédouanement qui se fait hors du territoire. Or si des systèmes de dédouanement moins coûteux existent dans d'autres pays, ceux-ci peuvent drainer les opérateurs. M. Latombe nous a répondu que c'était là une bonne question mais qu'il n'avait pas encore la bonne réponse. Nous avons donc demandé qu'une étude soit réalisée sur ce qui se fait ailleurs. FO est favorable à la gratuité complète, ce qui reviendrait selon nous à faire payer le contribuable, via les crédits informatiques amputés des crédits SOFI.
La méthodologie adoptée par la sous-direction C pour généraliser un outil
informatique est basée sur l'expérimentation, à petite échelle, avec retour
d'une analyse fonctionnelle du produit. Par exemple, la nouvelle technologie
EDGE ayant été validée dans les directions de Metz et Nantes, une mise à
niveau du parc douanier aura lieu dès 2006.
Des terminaux plus légers (PDA) seront évalués l'an prochain en complément
des portables embarqués par les services de la surveillance.
Entre les attentes de ce groupe de travail sur une vue prospective de l'informatique douanière et les réponses sur les enjeux politiques (pas de responsable ad hoc présent), nous sommes restés sur notre faim (M. Latombe avait préparé un rétro projecteur qui est resté en veille durant les 4h30 de débat). Donc pas de visibilité accessible à tous dans un concert de musique plus proche de Boulez que de Mozart !