Dépêche 131/00
Déclaration de la CFDT au CTPM du 22 septembre 2000
En avril, alors que le conflit qui avait secoué le ministère venait de sachever, le ministre avait pris un certain nombre dorientations qui nous semblaient être de nature à permettre une approche nouvelle de la modernisation et un renouveau du dialogue social.
La CFDT vous avait alors indiqué quelle entendait simpliquer dans le processus de concertation amorcé, et elle reste dans cet etat d'esprit. Simpliquer certes mais sans complaisance. Cela nous avait conduit déjà à dénoncer lattitude de certaines administrations pour lesquelles le conflit na été quune parenthèse quil fallait vite refermer.
Force est de constater que si le tir a été rectifié ici ou là, il reste encore trop de zones dombre dans ce ministère. Pour ne citer que quelques exemples, Il nest pas admissible que le centre de renseignement téléphonique qui doit être expérimenté à Lille, nait donné lieu à aucune discussion au plan local. Aucune concertation non plus sur le centre dencaissement de Créteil où lon vient dapprendre que sans attendre le bilan de lexpérimentation sur lencaissement des impôts, le TPG envisage déjà détendre ses tâches à lencaissement des produits locaux. Il nous semblait aussi quil existait un engagement sur la prise en compte des conditions de travail, de lergonomie et de lhygiène et sécurité. Cet engagement n'est pas respecte pour le centre dencaissement. La CFDT demande un audit du CHSM en ce qui concerne sa mise en uvre, son organisation et les conditions de travail des agents. Nous tenons à rappeler ici notre opposition à lindustrialisation des tâches dencaissement et de renseignements. On pourrait citer aussi la DARPMI qui étend son expérimentation sur les CCV sans bilan et sans attendre que lergonome du ministère ait rendu son rapport. Tout cela fait désordre et rappelle trop les errements antérieurs dune époque que nous souhaitons révolue.
Les CTPL ne sont pas seulement des lieux où ladministration informe les organisations syndicales sur ses projets de réforme élaborés unilatéralement sans concertation comme cest le cas en général, ils doivent redevenir des lieux de débats et de négociation.
Nous voulons donc que vous réaffirmiez aujourdhui et avec force que le processus de négociation concerne tous les échelons administratifs tant local que national et que lon soit ou non dans le cadre des expérimentations décidées par le ministre.
Nous lavons déjà dit, mais le conflit nest pas né dune mauvaise communication, mais dune absence de dialogue et du refus persistant et général de prendre en compte le point de vue des personnels. Le dialogue social ne doit pas être un supplément dâme pour faire joli mais au contraire il doit être un élément indissociable de la modernisation.
Létat des lieux sur le temps de travail aurait pu être un exercice pratique de concertation, cela na pas été le cas partout, loin sen faut, et la responsabilité en revient tant au niveau local que national. Depuis le début (voilà plus dun an) la CFDT critique la grille danalyse statique, qui ne traduit en rien lorganisation du travail et dont les termes nont pas été définis notamment lencadrement ou la fonction daccueil. Cest ainsi que dans certains départements de la CP personne nest en relation avec le public. Le décompte des jours de congés diffère dune administration à lautre et dun département à lautre. Entre les critiques de fond et de forme, les résultats de cet état des lieux sont pour le moins sujet à caution et ne peuvent servir de base à la mise en uvre de la réduction du temps de travail Lanalyse de lorganisation du travail qui doit être réalisée cet automne nous paraît beaucoup plus pertinente. A ce sujet la rédaction du cahier des charges pour lappel doffre nous satisfait globalement et nous espérons que le choix de lintervenant se fasse sur la base dun projet qui permette une association étroite des personnels.
Par rapport aux expérimentations et à la pénibilité de certaines tâches (accueil, renseignement, encaissement) nous vous demandons à nouveau danticiper la mise en uvre de la RTT pour les agents concernés. Ce ne serait quune mesure de simple justice dautant que ladministration a su par le passé prendre des dispositions dérogatoires et quil existe déjà des accords sur la RTT dans les fonctions publiques. Cela permettrait aussi au passage de régler le problème existant dans le centre dencaissement où les agents travaillent également principalement sur le DI font 35 heures hebdomadaires dans le DI et 38 heures dans le centre dencaissement.
Sur lemploi : suite au conflit le ministre avait pris lengagement de ne pas supprimer demplois en 2001, il avait pris aussi un autre engagement et cétait de ne plus faire dépendre lemploi des seuls gains de productivité mais de prendre en compte les missions, la mise en uvre de la RTT, la formation professionnelle, les modifications de lorganisation du travail et le développement des technologies de linformation et de la communication. Nous souhaitons qu' une réflexion sur ce sujet soit mis en place le plus tôt possible. La démarche totalement opaque qui préside aux redéploiements dans le ministère nest plus admissible. Les services ou les missions nouvelles ne peuvent plus être financé par redéploiements internes en espérant que sur la masse des personnels cela ne se verra pas trop. Mais cest la qualité du service public qui est en jeu avec tout ce que cela implique en matière de responsabilité. Il faudra que vous expliquiez aux agents comment faire face à laccroissement de leurs taches comme par exemple dans les CCV ou en douane avec le contrôle des points de passage autorises. Nous souhaitons entendre un dementi ferme sur les risques de demembrement partiel des missions de l'insee notamment sur le recensement.
Nous espérons que le travail entrepris dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois trouve dès à présent une application concrète que ce soit en matière danticipation des recrutements pour compenser la RTT et les departs en retraite compte tenu du temps de formation initiale et de la nécessité dassurer une transmission des savoirs faire ou de mise en uvre dun plan de requalification à la hauteur des enjeux de la modernisation.
Par ailleurs les dotations budgetaires telles qu'elles figurent dans la loi de finance sont loin d'etre au niveau des ambitions affichées et du grand chantier d'ors et deja engage du compte fiscal unique. Nous avons deja regrette l'abandon du schema directeur informatique, nous craignons maintenant que les reformes se fassent a minima sans les moyens necessaires.
Un dernier mot pour regretter que si la réflexion sur linterlocuteur fiscal unique avance, celle en revanche sur linterlocuteur économique manque singulièrement dambition. Le développement des technologies de linformation ne peut tenir lieu de réforme au bénéfice des petites et moyennes entreprises ; celle-ci doit passer par une réelle mise en commun des compétences et non par une hypothétique coopération entre les administrations dont on a pu constater par le passé le peu defficacite.