Dépêche 79/00

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Changer Bercy !

Une mobilisation d’une ampleur exceptionnelle a mis un terme au processus de réforme du ministère présenté par Christian Sautter le 27 janvier 2000.

A la lecture des commentaires sur ce retrait, la CFDT tiens à démentir catégoriquement l’idée que les agents et toutes les organisations syndicales du ministère se satisferaient d’un statu quo.

Dès le 15 novembre 1998, la CFDT finances proposait à ses partenaires syndicaux d’engager un processus d’action pour obtenir du ministre – à l’époque Dominique Strauss-Kahn – l’ouverture d’une négociation globale sur l’avenir de nos administrations. Cette négociation devait porter sur le niveau de l’emploi au ministère évalué à partir de ses missions, c’est à dire des besoins du service public, en intégrant les bouleversements des techniques de communication en cours et la réduction du temps de travail.

Début 1999, trois jours de grève n’auront pas suffi à décider le ministre à engager des discussions sur une approche, qu’on pouvait qualifier déjà de modernisation. Fin novembre, la CFDT et la CGT appelaient seules à une reprise de l’action avec ce même objectif, avant d’être rejointes en décembre par les autres organisations.

Pendant plus d’un an la CFDT a cherché en vain un interlocuteur au ministère. A la place d’une négociation, on a assisté à l’élaboration, dans le mépris des agents, d’un projet ficelé par le chef de l’Inspection générale des finances et le Directeur général de l’INSEE. A aucun moment de leur fausse concertation et de leurs déplacements sur le terrain, il ne s’est agit pour eux d’écouter. Leur seul but était de vendre leur réforme. Le 27 janvier le projet devenait une réforme « non négociable », selon les termes mêmes du ministre.

L’interlocuteur attendu n’est apparu, ensuite, que grâce à l’action des personnels et pour tenter, un peu tard, d’y mettre un terme.

La CFDT ne trouve en rien illégitime que les citoyens se préoccupent du coût et du fonctionnement de leurs administrations. Elle tient à souligner cependant qu’aucune réforme de l’ampleur prévue n’a jamais été conduite à terme en attendant un retour sur investissement immédiat. De fait, rien n’a changé depuis que Balladur avait, en 1986, établi que deux ordinateurs valaient un agent. Et d’inscrire dans la loi de finances une diminution des effectifs alors même que les ordinateurs n’étaient pas encore fabriqués. Une logique qui n’est pas sans rappeler celle du contrat passé entre la Direction générale des impôts et celle du budget selon les vœux de Dominique Strauss-Kahn.

Le cloisonnement étanche des administrations du ministère des finances est dénoncé régulièrement par la CFDT. Depuis quinze ans il en est une des premières caractéristiques, au point qu’à la veille de la présentation du plan de réforme du ministre, les Comités Techniques Paritaires de la Direction Générale des Impôts et de la Comptabilité Publique adoptaient, chacun séparément et l’une contre l’autre, leur propre plan informatique. Et on parle de dossier informatique unique du contribuable…

Non, ce ne sont pas les agents qui refusent une modernisation du ministère.

Et si le conflit a trouvé son paroxysme sur un seul slogan « Retrait du plan Sautter », c’est d’abord parce que, depuis trois mois, le ministre et son cabinet n’ont pas su entendre cet appel à la concertation et que les directeurs généraux et leur hiérarchie dans les départements ont multiplié les provocations.

La CFDT s’est battu trente cinq heures durant pendant les négociations de la semaine passée pour promouvoir une nouvelle méthode et convaincre le ministre d’engager la modernisation du ministère sur de nouvelles bases.

Ainsi, le lien entre les missions, la RTT, la formation, et le niveau des emplois a été enfin établi. Le principe du recours à un organisme indépendant pour donner vraiment la parole aux agents et écouter pour améliorer le service public a été acté.

C’est sur ces bases que la CFDT souhaite, dès aujourd’hui, reprendre les négociations qui doivent conduire à une modernisation voulue et partagée par les agents, en donnant du temps au temps.

La balle est toujours dans le camp des pouvoirs publics.