Dépêche 17/01
Ou quand le SNUI veut faire oublier sa passivité sur la RTT et l’emploi
La CFDT est la première organisation a avoir porté la revendication de la réduction du temps de travail. Elle a longtemps été la seule à se battre pour populariser cette revendication et pour informer les agents sur ce sujet. C’est elle qui a apporté l’idée d’une expérimentation au ministère sous couvert d’un expert indépendant des hiérarchies.
Quand Fabius a accepté cette idée, quand il a déclaré vouloir mener une réduction du temps de travail concertée, quand il a affirmé que les conséquences de la RTT feraient l’objet de discussions en fonction des résultats des expériences, la CFDT s’est déclarée prête à s’investir.
Logiquement, quand Fabius a décidé au CTPM du 21 décembre, sans attendre le résultat des expériences, qu’il mettrait en oeuvre la RTT sans créeation d’emplois et en rognant les aménagements du temps de travail aux finances, la CFDT a dénoncé une trahison. Elle a proposé fin décembre 2000 aux organisations syndicales de réagir en commun. Faute de réponse elle a attendu l’intersyndicale du 11 janvier pour proposer une grève. Devant le refus de ses partenaires d’engager rapidement une action, elle a appelé à la grève sur la RTT le 2 février.
Que la CFDT accuse Fabius de trahir ses engagements n’a pas plu du tout au SNUI. Dans un texte publié sur son Minitel et intitulé « Qui trahit qui ? » il prend la défense de Fabius en renvoyant à la CFDT l’accusation de trahison. La CFDT se serait rendue coupable, entre autres vilenies, de « consensus bienveillant » en acceptant l’expérimentation de la RTT. Surtout, en dépit de son faible poids électoral, la CFDT aurait pris le risque de mettre ne péril la grève sur les salaires du 18 janvier en annonçant ce jour là son action pour la RTT. Le SNUI aurait préféré que la CFDT annonce son action plus tôt ? En toute hypothèse, le SNUI qui reproche à la CFDT de confondre « vitesse et précipitation » en matière de grève, doit regretter d’avoir grillé inutilement une cartouche le 18 sur les salaires et de devoir recommencer avec la CFDT et les fédérations de fonctionnaires le 30.
La CFDT est lasse des accusations de trahison de la part d’un SNUI dont le Secrétaire général n’hésitait pas à déclarer à la presse en plein conflit contre la mission 2003 qu’il était favorable à une administration fiscale unique.
Le SNUI considère depuis toujours qu’il y a plus urgent à faire que de se battre pour la RTT. C’est son droit. Mais son manque de combativité ne l’autorise pas à dénigrer les mobilisations que d’autres construisent.