Dépêche 92/01
Lettre des fédérations des Finances aux parlementaires
Paris, le 30 mai 2001
Madame, Monsieur
Vous avez l’an dernier assisté et peut-être soutenu le grand mouvement social qui a marqué le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
Ce mouvement était à la fois une action déterminée des agents des Finances contre une réforme technocratique régressive et l’expression d’une volonté tout aussi forte d’une modernisation du service public économique, fiscal et financier.
Or, si la démarche de réforme-modernisation de Laurent FABIUS constitue bien un changement de méthode, les orientations ministérielles continuent de procéder d’une logique comptable au détriment d’une approche par les missions, base d’une véritable modernisation des Administrations du MINEFI.
Aussi importe-t-il que toutes les concertations soient menées, notamment avec les agents, leurs représentants, les élus. Les Fédérations des Finances portent avec les personnels une volonté de réformes pour un meilleur service public largement implanté sur le territoire, plus proche des citoyens et plus efficace dans la diversité de ses missions : égalité de traitement devant l’impôt, rénovation et renforcement de la gestion publique, développement de l’efficacité de l’intervention économique, protection effective du consommateur et de l’environnement.
S’agissant des administrations fiscales, au moment où est mise en place la prime pour l’emploi qui s’adresse par définition à des populations socialement fragilisées, la question de la proximité physique et de la qualité des relations avec les citoyens dans les quartiers et en zones rurales est posée avec acuité.
Concernant la gestion publique, l’aide et le conseil aux collectivités locales, le service public doit allier toujours mieux proximité, disponibilité, compétence pour répondre aux attentes des élus et des populations.
La multiplication des crises alimentaires, sanitaires ces dernières années démontre la nécessité d’une intervention publique plus attentive, plus permanente, plus efficace dans le court et long terme.
S‘agissant de la sécurité des citoyens et des salariés, le MINEFI et ses administrations doivent participer plus et mieux, tant au plan national qu’européen et international, à la lutte contre la délinquance économique et financière, à la lutte contre les différents trafics et fraudes de toutes sortes qui se sont diversifiés et sophistiqués.
L’efficacité de l’appui au développement économique, le soutien à l’emploi et le contrôle de l’utilisation des fonds publics doivent être renforcés.
Enfin, pour l’ensemble des acteurs économiques, politiques et sociaux, l’accès à une information économique et sociale de qualité est un enjeu essentiel du développement de la démocratie et de l’aide à la décision.
Ainsi, les missions du Ministère doivent-elles être non seulement défendues mais modernisées et développées en s’appuyant sur une volonté politique affichée et des moyens à la hauteur des ambitions,
Dans moins de cinq ans, plus de la moitié des agents des Finances sera partie à la retraite: c’est donc dès maintenant qu’il faut anticiper recrutements et formation en intégrant les conséquences sur les carrières et les niveaux de qualifications.
Parallèlement aux importantes restructurations et réformes administratives en cours de discussions et d’expérimentations dans les administrations, la réduction à 35 heures de la durée du travail hebdomadaire doit être mise en place au 1er janvier 2002 pour tous les personnels, dans l’ensemble des services
Pour les Fédérations des Finances, cette échéance ne doit pas constituer un marché de dupe et doit marquer une avancée sociale importante pour tous les personnels et un progrès significatif du service public dans toutes ses missions.
Comme elles l’ont développé et démontré à maintes reprises, la modernisation tout comme la RTT a un coût budgétaire.
C’est un investissement nécessaire et incontournable, pour aujourd’hui et pour l’avenir; au plan local comme au niveau national au service des citoyens, du développement économique et social, de la démocratie.
C’est la raison pour laquelle nous en appelons aujourd’hui à vous, à l’ensemble des élus, nationaux et locaux pour que le débat soit mené. Le budget 2002 doit traduire cette ambition en termes de créations d’emplois et d’allocation des moyens matériels et financiers.
Veuillez recevoir, Madame, Monsieur I’assurance de nos meilleurs sentiments syndicalistes.
Les Fédérations des Finances FDSU, CGT, FO, CFDT, FSAFI, CGC