Dépêche 18/02
Forte baisse du pouvoir d'achat en 2001
Après une décennie de baisse du pouvoir d’achat, puis plusieurs années de quasi-stagnation due essentiellement aux mesures Durafour, les deux années 1998-1999 semblaient marquer une rupture dans la politique de restriction menée pendant 20 ans par tous les gouvernements.
A y regarder de plus près, on s’apercevait vite que cette progression n’était due qu’à une erreur d’appréciation : l’inflation fut ces années-là beaucoup moins élevée que les prévisions qui avaient servi de base aux négociations concrétisées par l’accord 98-99. Et depuis, le gouvernement n’a de cesse de récupérer ce qu’il considère avoir trop versé.
En 2000, une augmentation dérisoire de 0,5 % au mois de décembre, alors que l’inflation est de 1 %. En 2001, il croit les organisations syndicales suffisamment naïves pour accepter des propositions de 1,2 % au total en niveau qui ne se traduiraient par une augmentation en masse des traitements que de 0 ,9 %.
Deux journées de grève, hélas relativement peu suivies, ne le feront pas céder. Résultat, avec une inflation de 1,6 % en moyenne en 2001, la perte de pouvoir d’achat du traitement net s’élève à 0,7 % sauf pour les bénéficiaires des mesures bas salaires (de 5 points d’indice au salaire minimal à 1 point à l’indice 350).
Et nous voici revenus huit ans en arrière, à un niveau de pouvoir d’achat du traitement net équivalent à celui de 1994, toujours très inférieur à celui de 1980 ! Ainsi :
si un agent C au 6ème échelon de l’échelle 4 gagnait 100 en 1980, il gagne désormais 92,7 ;
si un contrôleur au 8ème échelon gagnait 100 en 1980, il gagne désormais 91,3 ;
si un inspecteur au 6ème échelon gagnait 100 en 1980, il gagne désormais 87,8.
Heureusement, les élections approchent ! Il se murmure que l’augmentation de 0,5 %, prévue pour le mois de mars, pourrait être supérieure, peut-être de 1 %... qu’on nous fera payer sans doute en 2003 !
Cet éventuel coup de pouce électoraliste fera-t-il oublier que la croissance soutenue de ces dernières années n’a eu aucune traduction pour les fonctionnaires, ni en emplois pour compenser la RTT, ni sur les salaires ?