Même pas le mérite du dialogue social
Après avoir voulu faire croire qu’il faisait un formidable cadeau aux agents
des Finances et de l’Industrie en acceptant un étalement (de caractère
exceptionnel) des retenues pour fait de grève de juin sur les mois de juillet,
août et septembre alors même que l’on demandait un assouplissement, à l’image de
la pratique du ministère et de ce qui se fait à l’Education Nationale, Francis
MER après la sortie des délégations de toutes les organisations syndicales
siégeant en CTPM, le 24 juin, a fait connaître sur le site du ministère les
décisions des ministres concernant le MINEFI.
Une philosophie préside à tout cela. Celle-ci même si elle peut rejoindre
certains de nos objectifs comme "placer l’usager au cœur de l’organisation et du
fonctionnement " diffère par l’analyse, le fond et les moyens de la pensée de la
CFDT.
Nous refusons par principe :
- l’absence d’évaluation des besoins ( au moyen du triptyque
emplois-charges-missions cher à la CFDT). Seule existe la volonté de réduire
les charges budgétaires sans réelle concertation.
- la volonté de se concentrer sur ce que le ministre regroupe sous le terme
"le cœur de nos missions " au détriment de tout ce qui peut apparaître comme
périphérique.
On nous a affirmé, à ce sujet, concernant le domaine du contrôle technique
des poids lourds mais ceci va au-delà de ce sujet et peut constituer une
démarche générale, que l’Etat ne doit pas faire, mais doit faire faire (souligné
dans le texte d’origine). Ce sera la démarche suivie, à coup sûr, par le
gouvernement.
Soit l’Etat va décentraliser certaines missions (DRIRE), soit il va en
externaliser d’autres (contrôle technique des poids lourds, activités de
placement du Trésor Public).
NB : pour la CNP, il faut avoir le courage de dire que ce n’est pas forcément
illogique.
Le but poursuivi, outre le but général d’économies budgétaires, est de se
recentrer sur les missions régaliennes du ministère au détriment des autres,
certainement.
La CFDT, sans être pour une déresponsabilisation au niveau du coût du service
public, n’est pas pour l’abandon des misions de type régalien ou non, du moment
qu’elles sont utiles à nos concitoyens, que le coût en serait plus important
pour le redevable en cas d’externalisation sans omettre de se préoccuper des
conditions de travail des agents.
- le passage d’une logique de moyens à une logique de résultats. L’outil de
gestion est défini par la LOLF. Ceci est basé sur des objectifs précis et des
résultats attendus. Sous couvert de plus de transparence, la LOLF peut avoir
des effets pervers avec l’existence de certains principes comme la fongibilité
asymétrique (transfert de crédits d’un chapitre budgétaire vers un autre sans
possibilité de revenir en arrière). Exemple : passage de crédits du chapitre
"personnel " vers le chapitre "travaux Immobiliers ".
- concernant l’emploi : clairement, il est sacrifié sur l’autel des réalités
budgétaires au nom des gains de productivité naturels (?) et informatiques.
- Sur 4000 départs à la retraite en 2004, au mieux, 2000 seront remplacés.
- Les petites trésoreries et les recettes des Finances sont nettement visées.
- Les nouvelles technologies et les centres de paiement sont privilégiés. Or, en ce qui concerne les premières, il n’existe pas d’équité pour leur
accès. La CFDT l’a souligné. Pour les seconds, il faut veiller aux conditions de travail des agents.
Rien n’est prévu justement sur les conditions de travail, ce que la CFDT
dénonce.
- diminution de l’emploi public, abandon de missions, conditions de travail
probablement moins bonnes du fait des suppressions d’emplois, des effets de la RTT (pas de création d’emplois, augmentation des jours de congés) dévoyée au
MINEFI. ; il fallait quand même agiter une carotte. Mer en avait déjà parlé à
l’occasion du CTPM du 7 octobre 2002 : des promotions plus nombreuses et une
rémunération au mérite.
La CFDT a rappelé certains grands principes qui lui sont chers.
C’est à dire son attachement à la linéarité de la carrière, à la voie du
concours pour être promu ; son opposition à la modulation de la prime de
rendement.
Pour la CFDT, il est évident que ce système, s’il est appliqué, sera source
d’inégalités entre les agents. Il y aura peu d’élus et beaucoup de punis.
Par contre, le ministre semble vouloir examiner la bonification retraites
pour les douaniers de la surveillance de manière positive tout en oubliant que
leur mission de sécurité ne constitue pas leur principale mission.
Quelques annonces ou confirmations :
- les réformes se poursuivent au nom de la rationalisation (DGE,
rapprochement CDI-recettes, tranfert de l’IS et de la taxe sur les salaires à
la DGI, expérimentation sur le rapprochement CDI-CDIF)
- mise en place d’un conciliateur fiscal dans chaque département et de
comités des usagers…
- expérimentation d’un centre de traitement immédiat des modifications de la
situation du contribuable, à Lyon.
- Suppression du timbre fiscal sous la forme papier.
- Simplification du mode de paiement des amendes et amélioration de leur
recouvrement.
- Externalisation du poinçonnage des métaux précieux.
- Simplification des procédures administratives.
La CFDT entend être vigilante avec les agents, concernant tous ces chantiers.
Paris le 30 juin 2003