Après l'escarmouche du ministre des transports, Gilles de Robien, le 9 décembre dernier (cf. dépêche 148/03 du lendemain) contre l'exercice complet du droit de grève dans le cadre d'un service minimum ou garanti, Jacques Chirac, à l'occasion d'une des nombreuses cérémonies de vœux a, à son tour plaidé pour une mesure de ce type. A défaut d'accords dans les secteurs concernés (on pense immédiatement aux transports), un projet de loi pourrait être déposé devant le parlement dans un délai très court, celui du premier semestre 2004.
Cette attaque contre ce droit énoncé par la Constitution n'est pas pardonnable de la part du garant de ladite Constitution même au nom de la continuité du service public à laquelle la CFDT est attachée dans bien d'autres circonstances.
Alors que la Fédération des Finances CFDT se trouve aux côtés des agents des Douanes pour défendre leur droit à faire grève, c'est donc une nouvelle attaque sérieuse contre ce droit fondamental.
Par ailleurs, le texte de loi actuel prévoit déjà des dispositions permettant l'ouverture de négociations afin d'éviter le recours à la grève ; le plus souvent, l'employeur y compris l'Etat ne met pas à profit ce temps pour négocier. Les salariés ne sont pas responsables de cette situation. Chercherait-on à envenimer les choses qu'on ne s'y prendrait pas autrement…