La Fédération des Finances CFDT se joint à l'appel à des journées d'action européennes les 2 et 3 avril décidées lors du Comité exécutif de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) des 4 et 5 décembre 2003. Ces journées d'action auront pour objectifs principaux la promotion de l'emploi ainsi que la défense des droits sociaux.
L'emploi est la première des exigences sociales, la première préoccupation des salariés et de leurs organisations syndicales. La précarité se développe dans toute l'Europe, aux dépens du droit des salariés à une vie digne et épanouissante. La pauvreté et l'exclusion augmentent. Les restructurations d'entreprise détruisent des bassins d'emploi entiers, les salariés européens sont mis en situation de concurrence entre eux faute d'un haut niveau de droits sociaux européens et d'harmonisation fiscale. Ce n'est pas par une remise en cause du droit du travail, ou par l'affaiblissement de la négociation collective que la situation se redressera.
Les politiques de l'emploi développées tant en Europe que dans les différents pays ne sont pas à la hauteur des défis de l'accroissement du chômage et de ses conséquences. Seule une véritable stratégie européenne coordonnée permettrait de se rapprocher de l'objectif de plein emploi. La dynamisation de l'économie va de pair avec une évolution positive du modèle social européen. Cela nécessite tout à la fois une forte volonté politique et une responsabilité des entreprises accrue pour trouver des alternatives aux licenciements.
Les régimes de protection sociale nationaux, dont les systèmes publics de santé et d'assurance maladie constituent un élément fondamental du modèle social européen qui garantit un espace commun de justice et de cohésion sociale. Toute réforme du système de santé doit garantir les principes de qualité, de proximité, d'égalité d'accès soutenu par un financement viable et équitable.
Ces principes doivent guider l'ensemble des règles relatives aux services publics en France comme en Europe et être consacrés dans une directive cadre, comme le revendique la CES. Une évaluation transparente et pluraliste, impliquant les partenaires sociaux, du processus de libéralisation en cours doit être réalisée sur la base de critères sociaux.
Le Minéfi, plus particulièrement, ne répond plus aux exigences de proximité et d'égalité des citoyens devant le Service Public fiscal.
Le plan pluriannuel de suppressions d'emplois initié par Mer et Lambert (1350 pour 2003 et 2005 pour 2004), après la parenthèse Fabius de gel des baisses d'effectifs ne permet plus de garantir dans tous les cas une bonne réception et information du contribuable. Ceci ne fait que s'ajouter à l'absence de créations d'emplois dans le cadre de la mise en place de la RTT. Ces suppressions d'emplois s'expriment par le non-remplacement de départs à la retraite.
Quant à l'exigence de proximité du Service Public particulièrement nécessaire dans les campagnes et les banlieues, elle est menacée par la volonté gouvernementale de supprimer les petits postes du Trésor Public, dernier réseau de proximité des services de l'Etat, sans oublier la suppression d'implantations de la CCRF et des Douanes.
La réponse à ces manques ou absences du service public ne saurait être l'externalisation de certaines missions comme celle du contrôle des véhicules lourds à l'industrie ou le recouvrement de certaines taxes par les épiceries ou autres débits de boisson.
A l'heure de son élargissement, l'Union Européenne forte de ses 25 membres doit réaffirmer et promouvoir une plate forme sociale solide englobant les droits des travailleurs, le dialogue social, les négociations collectives, des services d'intérêt général de qualité accessibles à tous, et un haut niveau de protection sociale qui participe aux valeurs de l'U.E. et à leur mise en œuvre.
La recherche d'un taux d'emploi élevé, d'emploi durable et de qualité, passe notamment par une véritable politique industrielle, des investissements concertés dans les grandes infrastructures, une politique de recherche et d'innovation correspondant aux objectifs de Lisbonne, dotée des moyens nécessaires, et par une politique de formation tout au long de la vie.
Ceci pose la question du budget communautaire qui est insuffisant pour financer des politiques coordonnées en Europe, nécessaires à une croissance économique créatrice d'emploi et au progrès social, et à une bonne intégration des 10 pays entrants.
Pour l'ensemble de ces objectifs, la Fédération des Finances CFDT appelle les agents du Minéfi à concourir à des initiatives d'information et d'expression dans les services le 2 avril et à des manifestations les plus larges possibles le 3 avril dans les grandes villes françaises. Ces manifestations seront organisées au niveau régional ou départemental
Paris le 22 mars 2004