La période Francis MER à Bercy a vécu. Cet homme issu de la société civile ne survit pas au retour en force des chiraquiens et des professionnels de la politique au sein du gouvernement Raffarin III. Il restera dans l’histoire de ce ministère comme le ministre qui a poursuivi la politique de baisse de l’impôt sur le revenu (il aurait aimé faire moins), qui a mis en place un nouveau plan pluriannuel de suppressions d’emplois (il aurait aimé faire plus) en ne remplaçant pas tous les départs à la retraite, qui a réintroduit le salaire au mérite et poursuivi la réforme de Bercy. Il est aussi celui qui a effectué des retenues drastiques sur les traitements des grévistes à l’occasion des dernières grèves.
Contrairement à d’autres (plus politiques), l’homme du démantèlement de la sidérurgie lorraine a toujours affiché son libéralisme n’hésitant pas à choquer notamment en proclamant que ceux « qui gagnent beaucoup d’argent, c’est qu’ils le méritent(…) Cela veut dire qu’ils apportent à la société une valeur supérieure à ceux qui gagnent moins d’argent. »
Son successeur était le plus populaire des ministres de RAFFARIN II et pas le moins ambitieux,puisqu’il visait Matignon. C’est donc un retour à Bercy pour l’ex-ministre du Budget sous Balladur de 1993 à 1995.
Le changement avec son prédécesseur pourrait plus s’exprimer au niveau de la forme de par sa maîtrise des leviers médiatiques mais aussi par la fin du clientélisme à la mode précédemment (restaurateurs, taxe professionnelle).
Par contre, au niveau du fond et de la politique économique, il n’aura pas les coudées franches puisque le chef de l’État a semble t-il, déjà tranché entre baisse des impôts et réduction des déficits.
Paris le 07 avril 2004