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Dépêche 96/04 
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 Intervention sur les MONNAIES et MEDAILLES

lors du Comité Technique Paritaire Ministériel

du 28 juin 2004, présidé par Nicolas SARKOZY. 

 

 Monsieur le Président

 

La  mission historique de la Monnaie de Paris est de produire les pièces de monnaie françaises, hier le franc et aujourd’hui l’euro. Elle en détient encore à l’heure actuelle le monopole.

Suite à la surestimation par l’Etat français du volume de pièces à produire en vue de l’introduction de l’euro, le programme de fabrication de l’année 2002 fut considérablement diminué.

Cette baisse du plan de charge se confirmait par la suite au travers des programmes 2003 et 2004.

 

Aujourd’hui notre principal client n’est plus l’Etat français et la Monnaie de Paris doit s’adapter à cette  nouvelle donne.

 

Notre institution doit accroître son chiffre d’affaire commercial dans un contexte peu porteur : l’engouement pour l’euro s’estompe et le contexte économique ne favorise pas la vente de nos produits de luxe.

 

Les premiers résultats 2004 en sont une parfaite illustration.

La surestimation des objectifs commerciaux et leur non-réalisation engendreront à la fin de cette année un déficit estimé par la direction à 7 millions d’euros.

Le budget 2005 quant à lui, ne pourra être présenté en équilibre sans subvention de l’Etat.

 

Depuis la nomination d’un nouveau directeur en août 2002, la dégradation du dialogue social n’a fait que s’amplifier et il est aujourd’hui inexistant.

Par exemple, un atelier a été fermé sans préavis en septembre 2002, et pour le réouvrir le directeur impose le travail 7 jours sur 7, sans compensation financière, en exigeant de surcroît l’aval des syndicats !

 

Cet exemple, Monsieur le Président, va à l’encontre de votre précédente déclaration : je vous cite : «La recherche de la performance, l’acceptation du changement, la volonté d’amélioration seront récompensés. Dans ce changement il ne peut y avoir que des gagnants. Il est demandé aux agents de faire des efforts de productivité. Ils doivent retrouver le bénéfice d’une partie des gains réalisés ».

 

Vos propos décrivent de la meilleure façon qui soit l’attitude des personnels des Monnaies et Médailles  lors de la fabrication de l’euro. Ce fut un défi, il a été relevé et réussi : la production est passée, entre 1995 et 2001, de 800 millions à 3 milliards de pièces par an ! Un bel exemple d’adaptation qui a mis en avant l’image de qualité et de sérieux de la Monnaie Française.

 

Aujourd’hui une nouvelle épreuve s’impose à nous. Conscients de la difficulté dans laquelle se trouve notre institution et de la nécessité de certaines réformes, nos maîtres mots sont et resteront la négociation et le dialogue.

 

Mais comment les mettre en œuvre lorsque vous avez en face de vous un Directeur ayant pour devise : « la fin justifie les moyens », et qui tenta de nous manœuvrer afin d’obtenir notre signature sur un protocole régissant le comité d’entreprise!

L’exercice est difficile et la confiance n’est plus en rendez-vous.

 

Après deux ans son message n’est toujours pas passé et ne passera sans doute jamais car à vouloir passer en force, à vouloir manipuler les salariés et les syndicats, le Directeur provoque une réaction de rejet général.

Vous l’avez déclaré dans la presse M. le Président : si pour réformer, il ne faut pas agir à la hache mais être capable de créer un mouvement continu qui soit compris, ambitieux et ininterrompu, alors notre Directeur a échoué.

 

Comme je l’ai dit précédemment concernant le défi de l’euro, seule l’instauration d’un dialogue et d’un climat de confiance permettra l’adhésion du personnel et de leurs représentants, unis pour une seule et même cause : la pérennisation de notre institution.

Celle-ci passe avant tout par des réponses à nos interrogations :

Quel avenir pour notre institution tant du point de vue budgétaire que statutaire ?

Quelle place occupera t-elle en Europe ?

Et enfin quel est l’avenir de nos missions régaliennes ?

Toutes ces questions, nous souhaiterions en débattre dans un groupe de travail dont nous avions déjà réclamé l’organisation à votre prédécesseur.

Merci de votre attention. 

 

                                       Benoît Dupard

        Secrétaire national CFDT des Monnaies et Médailles

Paris, le 28 juin 2004