Mercredi 20 novembre, l’administration réunissait les syndicats afin d’engager une réflexion sur la modernisation de l’armement par l’abandon du revolver au profit du pistolet.
La CFDT n’avait pas une position de refus dogmatique par rapport à cette évolution. Les documents préparatoires faisaient valoir que les grandes administrations en charge de la force publique allaient opter pour un marché commun de pistolets, la douane pouvait en s’y associant bénéficier d’une économie d’échelle. Elle suivrait ainsi l’évolution technologique en passant des armes métalliques aux armes en matières plastiques plus légères.
D’emblée la CFDT a posé certaines exigences et questions :
Réponse de la DG : la douane commandera 8000 armes sur un marché global de 250 000 unités. Mais elle pourra se retirer du marché si l’arme choisie ne lui convient pas ou si les syndicats sont opposés à ce projet.
Il y a bien longtemps que l’administration ne nous avait pas prêtés un si grand pouvoir. Le simple fait de parler d’armes évoquerait-il chez certains membres de la parité administrative le fantasme du " grand soir syndical " ?
Réponse de la DG : chaque brigade sera dotée d’un tube pour décharger les armes.
Réponse de la DG : la commande de masse avec la police et la gendarmerie permettra d’obtenir des prix défiant toute concurrence soit un coût global estimé de 4 millions d’euros (prix unitaire approchant les 500 euros).
Réponse de la DG : il n’y aura pas à priori de différenciation. Pour les marins, le nouveau pistolet fabriqué en matière polymère ne craindra pas la corrosion. Quant au plan de distribution il sera assez redoutable et s’étalera de fin 2003 à 2006.
Réponse de la DG : nous avons conscience de l’importance de la formation. Il est hors de question d’attribuer les nouvelles armes aux agents sans qu’ils aient suivi une formation. Celle-ci pourra être décentralisée et se réaliser avec la collaboration de la gendarmerie notamment par l’utilisation de simulateurs de tir mobiles. Mais la formation se fera sous l’autorité de l’école des douanes. Nous allons aussi comme cela est demandé rappeler aux agents la doctrine d’emploi des armes.
D’autres aspects furent examinés dans la suite des débats. L’administration nous informe que le pistolet est une arme qui se démonte en 3 parties ce qui a pour effet d’augmenter la longévité des différentes pièces.
La DG doit s’assurer que l’arme pourra être utilisée en mode " double action " ce qui oblige à exercer une pression plus importante sur la queue à chaque tir.
Enfin, en réponse à une autre de nos questions, nous avons appris qu’il existe actuellement 8330 armes en service et que le coût des munitions devrait être en légère augmentation. Pour la CFDT, les crédits de fonctionnement devront donc prendre en compte ce dernier élément.
En fin de réunion, l’administration procède à un tour de table, démontrant la relativité de l’exercice du pouvoir !
Point positif, certains de vos représentants ont été invités à participer à un essai des armes que nous recevrons éventuellement en dotation.
Interrogation : " après le grand soir ", éviterons-nous " la nuit des longs couteaux " ?