Sujet sensible s'il en ait, le moindre débat sur la formation suscite aussitôt de multiples réactions. Les vécus, les distorsions, les manques, les besoins, les ressentis des services, et des écoles enrichissent la réflexion des organisations syndicales. Si bien que les sujets de l'ordre du jour n'ont pu réellement être abordés qu'après 2 heures de réunion. Trois de ces thèmes (modification d'arrêtés au concours initiaux C et B, la professionnalisation des concours et les questions diverses) n'ont pu être traités !
Ce groupe de travail a finalement porté sur trois sujets principaux :
- le bilan de la formation professionnelle en 2003
- le bilan de la formation en alternance.
- le résultat de l'enquête sur les exclus de la formation
Entre le défaitisme chronique des uns, le constat affligeant des autres et
l'administration qui se félicite du niveau d'engagement de la douane dans la
formation (1er effort budgétaire parmi les directions du Minéfi) il y de quoi
se poser des questions…
L'ensemble des débats nous a clairement démontré, s'il le fallait encore que
notre contribution en la matière s'avère importante ! L'administration
reconnaissait elle-même qu'un groupe de travail spécifique sur la formation
initiale et continue serait nécessaire l'an prochain, ce qui nous avait été
promis deux jours avant (cf. notre compte rendu dans syndicalisme douanes n°
307.
Des points évoqués en cours des séances nous pouvons retenir :
La CFDT, suivie par les autres OS a fait part de la volonté des contrôleurs
stagiaires des écoles de La Rochelle et Rouen de rejeter la règle des 3 ans de
présence obligatoire à la première résidence d'affectation (pétitions
remises). Ils s'estiment lésés vis à vis de la cession d'A/C 2005 à qui elle
n'est pas appliquée et par une application rétroactive de la mesure (non
connue au moment du passage du concours).
Malgré l'insistance des organisations syndicales pour la mise en place d'un
tableau bis, La DG s'est déclaré fermée sur le problème arguant que les
informations ont été distillées tout au long de l'année. Pour nos
interlocuteurs il ne peut être question de provoquer un précédent, facteur de
contagion. Pour la DG, la perte de la bonification pour résidence
déshéritée, en cas de retour en arrière cette année, n'est pas la meilleure
chose pour l'ensemble des stagiaires. En effet la possibilité de s'inscrire à
un tableau bis annulerait le bénéfice des trois points pour tous.
Moralité : affaire à suivre dans les écoles !
La CFDT est longuement intervenue sur ce thème, comme lors de l'audience du 3 novembre. Si nous n'étions pas figés sur le sujet lors de sa mise en place, la réalité a nourri notre réflexion. Nos nombreuses rencontres avec les stagiaires et les formateurs ont permis de lister les inconvénients du système. En gros : les avantages pour les directeurs, les désagréments pour nos jeunes collègues.
Hypothèse que nous pressentons, l'administration n'est pas loin de siffler la fin de la partie…
Les débats, largement nourris par notre délégation, ont montré que le sujet ne faisait pas consensus. Les divergences portent autant sur les conditions de formations dans les directions que sur le coût de celle-ci. En outre, il semble bien que l'administration n'y retrouve pas son investissement…budgétaire.
En résumé, l'alternance dans sa mouture actuelle ne satisfait personne et plutôt que d'investir d'avantage la DG préfère revenir à des formes classiques…qu'il faudra aussi améliorer (CF sur notre site le dossier FP)
En contrepartie, l'administration étudierait le retour des stagiaires en fin des stages pratiques pour une ou deux semaines dans les écoles (une idée CFDT !).
Dans les mois à venir certaines interrogations porteront sur l'évolution du
dispositif :
- Les conséquences pour la DNRFP de la réforme AG.
- La prise en charge des frais des formateurs occasionnels qui relèverait
dorénavant de la DNRFP.
- Les indicateurs de performances " formation professionnelle " sont
à l'étude et seront intégrés dans la gestion des directions.
- La professionnalisation de la filière formation.
- L'allongement de la formation initiale, des C et des B, à 5 ou 6 mois
comprenant une visite de 15 jours dans les services, comme cela se pratique pour
les inspecteurs élèves.
- Des bases de données d'information documentaire concoctées par l'OMD seront
bientôt disponibles en ligne (contrefaçon, valeur en douane…). Comme quoi
c'est possible !
Après les propositions ministérielles, lors du CTPM de juillet, de
réfléchir à la transformation des LA (peut être par le biais de concours
spéciaux ce que nous préfèrerions), l'administration nous a confirmé
l'intention du ministre de mettre fin à la mobilité des lauréats des concours
internes !
A la grande joie de FO qui défend cette thèse. Pour la CFDT c'est encore une
fausse bonne idée dont chaque agent peut voir sans difficulté les dégâts
potentiels :
- Le blocage des mutations pour de nombreux agents.
- La quasi-impossibilité de mutations des contrôleurs et inspecteurs externes.
- Les grandes difficultés d'application pour le B en A.
- etc.
L'administration a présenté une étude sur le sujet recensant les types
d'agents échappant volontairement ou non aux formations. La fiche individuelle
de suivi de formation et l'entretien d'évaluation seraient les solutions
envisagées. L'administration demandera aux directions une attention
particulière.
La CFDT revendique la création d'un compte épargne formation par agent, égal
à 20 jours par an. Ces jours pourraient être utilisés pour répondre à des
besoins immédiats mais également dans le cadre d'une évolution de carrière
vers d'autres métiers.
En conclusion, l'administration a appelé les partenaires sociaux à apporter
leurs contributions aux débats qui se prolongera par l'organisation d'un groupe
de travail.
Pour la CFDT qui a déjà déposé un dossier complet sur la formation initiale,
l'administration doit ouvrir ce chantier urgemment afin que des solutions soient
dégagées pour moderniser la prise en charge des stagiaires, le contenu de la
formation et reconnaître les qualifications des enseignants.