Actualité CAP
Déclaration
liminaire à la CAP
de 1ère affectation des ACA stagiaires
30 et 31 octobre 2002
Nous
pouvons qualifier cette commission de « Petite CAP ».
Ainsi,
il suffirait d'avaliser la première affectation d'une tranche complémentaire
de recrutement d'ACA de 80 lauréats. Chance inattendue pour la DGI que
d'avoir pu prétendre à ce petit surplus de recrutement !
Bien
sûr première affectation sur la RIF. Ce que l'on ne saurait contester. Ici
pas de faux procès en bâclage: nous réitérons notre confiance dans les
services du Personnel de la Centrale comme des Directions franciliennes pour
que l'installation des nouveaux Agents dans une période « serrée » (
aussi bien en interne, flux tendu, qu'en externe, problème de logement) reçoive
le meilleur accompagnement.
Et
l'on en aurait fini ? !
Non.
Car, qualifier cette CAP de « petite CAP », c'est dénoncer le niveau de
faiblesse qu'a atteint la politique de l'emploi à la D.G.I.
En
sommes-nous arrivés au point où seule une logique purement comptable pire
arithmétique gouverne à la politique de recrutement dans notre
Administration ? A voir comment se déclineront les prochaines
suppressions de catégorie C ? Qu'est-ce à dire d'une doctrine d'emploi qui
ne se satisfait que de la baisse inexorable (depuis plus de dix ans) des
effectifs de son Personnel ?
Alors
que dans le même temps l'ambition se veut grande :
Nos
hiérarques n'arrêtent pas d'en appeler à un renouveau des conduites de
travail. La modernisation, selon eux, est de plus en plus une exigence
d'efficacité, de performance. Il s'agit de se montrer réactif quant à une
soi-disant nouvelle relation à l'usager: les chartes de qualité dont se
dotent les Directions ont comme ligne de mire le développement du «
civisme fiscal ». Belle expression qui se veut citoyenne et où, en réalité,
on essaye de conjuguer la notion de service public aux concepts de
marchandisation et de contractualisation.
Ici,
fonctionnaires, représentants des Personnels, il ne nous appartient pas de
critiquer le libéralisme de la Communauté Européenne et la réception qui
en est faite au niveau de la conduite des Administrations. Quoique…
Mais
de témoigner de l' état des personnels.
Ainsi,
nous n'avons pas de gène à affirmer que bon nombre d'Agents se rangent
derrière la nécessaire évolution I
adaptation de notre Administration. Les Agents sont conscients des
enjeux de la période.
Traduisons
: comme beaucoup d'Agents, la CFDT pense que notre Administration doit se
montrer plus en préhension des exigences de son public, de tout son public;
plus, la CFDT pense qu'il y a effectivement enseignement à tirer du «
passage » comme le dit une sociologue du droit « de l’État-Providence
à la démocratie providentielle ». Passage dont l'un des paradoxes
significatifs est que « la prise en compte de l'individualisation
croissante des relations sociales a pour effet d'accroître le poids de l'Etat
» .
Nous
savons aussi :
-
que le Ministère des Finances tire quelques satisfactions au travers de ces
contrats d'objectifs à anticiper la mise en application de la LOLF.
-
que, toujours au niveau du Ministère, nous aurons à nous inscrire dans une
nouvelle décentralisation: un nouveau maillage du territoire (voir les pôles
de compétence directionnels ?) avec sans doute une redéfinition du statut
et des échelons de décisions et d'autorité.
Pas
la peine d'en prêter trop à la politique fiction pour le savoir : nous ne
comprenons que trop bien où notre Ministre veut nous entraîner avec ses
provocations ( qui ne sont pas des boutades) sur le salaire au mérite par
exemple.
-
Au passage les Agents ont bien compris à quel niveau d'hypocrisie et
d'inconséquence nous en étions revenus avec la réforme-régularisation
des listes d'aptitude. -
Mais
s'ils ont bien compris les enjeux de la période, les Agents sont encore
plus conscients de la réalité des services: banalisation de l'accueil,
saisie au fil de l'eau, mise en place des ICE, non seulement il appartient
aux Agents de développer ces nouveaux schémas aux contours souvent flous,
mais il leur incombe surtout de faire tourner la machine. La réalité des
services c'est depuis quelques années déjà comment absorber une seule
suppression d'un agent C qui déstructure un CD I; c'est, depuis un an, répondre
à la mise en place d'une ARTT niée quant à sa vocation première de
l'emploi, bâclée quant à ses implications sur l'organisation des
services. Sur ce plan que l'on ne s'y trompe pas : s'il y a désengagement
psychologique face au travail, il résulte pour l'Agent des Impôts plus
d'une réelle démotivation liée au vécu de la paupérisation des missions
que d'un effet non-pervers de l'ARTT.
Dans
ces conditions, comment contredire les Agents. Quand l'un des non-dits de
notre Administration c'est aussi et surtout le refus de vouloir parler de l'évolution
des missions. (De la mission du bloc foncier par exemple !). On préfère
parler de nouveaux critères d'évaluations de l'action publique, sorte de légitimité
naturelle, allant de soi incontestable, et qui transforme la culture de
notre Administration en une Administration non plus de logiques de missions
de service public, non plus même de logiques d'objectifs mais de logiques
de résultats.
Ne
croyez pas lever le non-dit en exhortant, comme vous le faites dans le
dernier flash-info commentant le CTPM, les Personnels à s'inscrire dans une
réforme « menée en interne pour ne pas se laisser dicter une réforme
venue de l'extérieur » .
Les
Agents, s'ils ont à s'inscrire dans une réforme, ne seront enclins à le
faire que s'ils peuvent compter sur une Administration convaincue de ses
missions et prête à les défendre en terme de moyens et donc d'emploi.
Et,
à ce qu'ils peuvent juger des nouvelles 639 suppressions d'emploi de cadre
C, du misérabilisme du plan de qualification, les Agents ont raison de dire
avec la CFDT que la modernisation de notre Administration n'est décidément
pas à l'ordre du jour.
Il faut vous en persuader (le Conflit SAUTTER n'aura-t-il donc servi à rien même en terme de communication ? ! ) : vous n'arriverez pas à transformer les Agents de l'Administration fiscale en « cheval de Troie » d'une modernisation qui ne saurait être que prétexte simpliste à une réduction de l'emploi public.
Nous
le répétons : les Agents sont conscients et porteurs des enjeux de la période.
A Force d'être tenus écartés des débats sur leur avenir, ils ne pourront
traduire les enjeux qu'en termes de risques.