Presse
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Syndicalisme Trésor N°77
Dans le réseau : expérimentations et RTT
Détail des expérimentations menées dès l'automne
Réformes : la DGCP continue à mener sa barque...
Schéma directeur informatique de la DGCP : non à l'externalisation !
Informatique ministérielle : déception !
Redevance : respect !
Catégorie A : non à la déconcentration !
Mutations B et C : halte à la pénalisation.
Dans le réseau : expérimentations et RTT
Des expérimentations, dans lesquelles la réduction du temps de travail (RTT) pourrait sappliquer immédiatement, seront menées dans le réseau du Trésor dès lautomne.
Pour la CFDT certaines dentre elles sont essentielles à lamélioration du service aux usagers, du service public et des conditions de travail des agents. La réflexion sur lorganisation du travail et la mise en place de la RTT créatrice demplois, qui devra prévaloir à cette occasion, permettra de définir les moyens nécessaires à laccomplissement des missions du ministère.
La CFDT a demandé lors du Comité Technique Paritaire Ministériel du 7 juillet que le choix des sites dexpérimentation donne lieu dune part à une véritable concertation et à un suivi avec les représentants des personnels, chefs de services locaux et agents concernés avant la validation des sites retenus ; dautre part à un desserrement du calendrier.
La CFDT a également demandé que les médecins de prévention, ergonomes, inspecteurs hygiène et sécurité, soient associés à la réalisation de ces expériences.
La CFDT revendique la mise en uvre immédiate de la RTT lors des expérimentations qui entraînent des pénibilités particulières ou une complexification du travail (accueil commun...). La RTT (appliquée à la fonction publique au 1er janvier 2002) est une des données incontournables des futures méthodes de travail. Un réel bilan des expérimentations nécessite la prise en compte de lapprentissage des tâches comme des conditions nouvelles, telles que la RTT, dans lesquelles sorganisera le travail.
Le Secrétaire général du ministère a acté le 7 juillet en CTPM :
Dans le réseau dès lautomne, expérimentations :
Réformes : la DGCP continue à mener sa barque .
Si certaines des expérimentations constituent un atout pour moderniser le ministère, il nen reste pas moins que certaines directions, notamment celle de la Comptabilité Publique, en profitent pour y amarrer sournoisement dautres réformes qui naméliorent ni le service rendu à lusager, ni les conditions de travail des personnels.
Ce nest donc pas un hasard si le Directeur général fait plancher son staff sur la généralisation des centres dencaissement pour la gestion publique dans le cadre du recouvrement des produits locaux pour «atteindre lexcellence dans lexécution des procédures financières». Ce nest pas une coïncidence si, parmi toutes les expérimentations en cours, la DGCP met à chaque fois en exergue celle concernant le centre dencaissement de Créteil. Or, une réflexion sur lavenir du chèque comme moyen de paiement, la place de la monétique, posent des questions sur la pertinence des centres dencaissement pour lavenir. Sans compter que, pour le présent, lorganisation des tâches basée sur la segmentation et lindustrialisation du travail induit des conditions de travail dégradées pour le personnel.
la DGCP, capitaine en titre de la spécialisation à outrance
La DGCP a toujours en ligne de mire la rationnalisation et la réduction des coûts de gestion tant en terme de structures que deffectifs. Ainsi a t-elle indiqué lors du CTPC du 20 juin 2000 quelle comptait expérimenter dans 4 ou 5 départements urbains la spécialisation des postes non centralisateurs à la suite dun rapport de la Mission dAnalyse et dExpertise du Trésor (MAET) datant de septembre 1999. Ce rapport met en évidence la déperdition dénergie liée à la polyvalence des postes en milieux urbain et péri-urbain et propose en conclusion une spécialisation par type dactivités (Recouvrement, Secteur Public Local). Le rapport va même jusquà envisager de regrouper la gestion des impôts sur des postes de grande taille (30 à 40 agents). De même la gestion des hôpitaux et des OPHLM pourrait être regroupée sur des postes spécialisés. Certains départements seront probablement expérimentateurs comme le Rhône, le Nord, le Pas-de-Calais ou les Bouches-du-Rhône.
Parallèlement à cette expérimentation de spécialisation, sur laquelle la direction a lintention daller très vite, un audit effectué par lInspection générale des Finances, à la demande du Premier ministre, a pour objet dévaluer et de rendre lisible le coût du réseau par mission. Cette étude seffectue sur place dans le Doubs ainsi quà travers des questionnaires adressés à une dizaine de départements dont lAllier, lEure, la Haute-Marne et le Morbihan.
ce quen pense la CFDT
Si, pour la CFDT, la transparence budgétaire répond à une exigence de contrôle démocratique aussi bien au niveau national que local, elle sinterroge très fortement lorsquen parallèle de cet audit on parle de la spécialisation des postes.
Pour la CFDT, cette volonté de la direction de revenir à des notions de rentabilité budgétaire et de spécialisation est en contradiction avec la mise en place, via la réforme du ministère, de laccueil commun ou des maisons de services publics et financiers. La spécialisation a effectivement pour effet pervers déloigner encore un peu plus les usagers du service public. Pour les personnels, cela induit aussi des risques détablissement de filières par «métier», de mutation à profil, de déplacements, que la CFDT a dénoncés. Cela revient à nier aujourdhui tout ce qui fait la richesse du réseau : sa polyvalence tant au niveau des postes comptables quau regard des différentes missions accomplies par les agents.
Quant à
lexpérimentation des pôles de recouvrement contentieux, propre à la DGCP, la CFDT
reste très réservée. Sil sagit dun soutien juridique et technique aux
postes comptables, cela peut savérer positif. Sil sagit, par contre,
dune spécialisation accrue et dun transfert de compétences et demplois
des trésoreries vers les TG, la CFDT combattra le projet qui naura pour seul effet
que de dévitaliser un peu plus le réseau.
Schéma directeur informatique de la DGCP : non à lexternalisation !
La généralisation des expérimentations, la spécialisation et la normalisation des départements informatiques ne dégageront pas les ressources humaines nécessaires pour assurer de front le développement des nouveaux projets informatiques. Cest le constat en forme daveux que le Directeur général a dressé lors du CTPC du 6 juillet.
la DGCP seule responsable
La CFDT a toujours été contre lexternalisation. Quelles que puissent en être les raisons, elles découlent trop souvent de lenteurs volontaires ou non et du pourrissement de certains dossiers qui se révèlent tout à coup dune urgence absolue.
La CFDT a pourtant depuis plus de dix ans relayé linsatisfaction des utilisateurs au regard des services rendus par une informatique déjà obsolète à lépoque. La CFDT insiste également depuis longtemps en vain sur la nécessité dun recrutement massif.
Informaticiens et utilisateurs ne sont donc pour rien dans la situation actuelle dont la direction porte seule la responsabilité.
SPL, triplement privatisé
Premier projet mené dans le cadre du SDI, le projet SPL (Secteur Public Local) sera essentiellement développé par le privé : 138 à 174 informaticiens pour une durée de développement de 29 à 34 mois. Les informaticiens du Trésor se cantonneront donc dans leurs tâches actuelles pour un bon moment encore.
Outre le recours à une société privée pour le développement dune grande partie de ce projet, la direction nexclut pas de retenir au final une solution articulée autour dun progiciel.
De même, en raison du manque de compétence interne en matière de direction de programme et de maîtrise douvrage pour des projets de cette envergure, ces domaines seront aussi externalisés.
Cest donc dune triple externalisation quil sagit !
Mais, comme il faut bien des personnes connaissant la matière à informatiser pour assister le privé, une équipe de 20 à 25 personnes spécialisées dans le secteur public local sera constituée à Paris pour la durée des études. La direction lancera un appel de candidatures dans le réseau pour ces postes à profil, mais na pas encore prévu les conditions du retour dans les services (leur département dorigine ?) des agents retenus. La CFDT sera vigilante afin que ces conditions ne lèsent ni les agents concernés, ni ceux déjà inscrits sur les tableaux de mutation.
des promesses fallacieuses ?
Pour la direction, le schéma directeur informatique devait permettre à nos services de garder la maîtrise de notre informatique. Les nouveaux métiers informatiques devaient, eux, offrir aux informaticiens du Trésor la reconnaissance de leur savoir faire et la possibilité de participer pleinement à la mutation complète de linformatique directionnelle.
Quand on sait maintenant ce
quil en est du projet SPL, quand on sait que la DGCP ne veut simpliquer que
modérément dans le projet interdirectionnel de compte fiscal unique mené avec la DGI
(réécriture totale du recouvrement), il est normal de sinterroger sur le devenir
des informaticiens du Trésor. Il est même normal de se demander si les promesses du
Directeur général sur le maintien sur place des personnels des DI seront tenues.
Informatique ministérielle : déception !
Lors du CTP ministériel du 7 juillet, la CFDT tout en se félicitant que la DGI et la DGCP travaillent enfin ensemble au «compte fiscal unique», a regretté que ces directions ne se placent pas dans le cadre du schéma directeur informatique ministériel annoncé par Laurent Fabius et que la Douane ne soit pas associée aux travaux.
Le Secrétaire général du ministère a alors présenté une version minimaliste dun «schéma informatique ministériel» limité à la vérification de la cohérence des projets des directions. Un observateur de la Douane participera toutefois aux travaux de la DGCP et de la DGI.
Pour la CFDT,
labandon du mot «directeur» sagissant du schéma informatique ministériel
est significatif de la capacité de résistance des directions générales à une
modernisation qui implique des réformes transversales.
Comme chaque année au moment de la préparation du budget, lavenir du service de la redevance est remis en cause. Nul ne peut contester au parlement le droit de modifier les conditions de financement de laudiovisuel public. Mais, la moindre des choses pour un parlementaire est de respecter les femmes et les hommes qui recouvrent actuellement la redevance avec un taux de recouvrement et un coût si compétitifs quaucun organisme privé ou para public ne pourrait les égaler.
Pourtant, le président de la Mission dEvaluation et de Contrôle de lAssemblée Nationale a osé demander au TPG de la redevance si ses personnels étaient «réutilisables» !
Les nouvelles attaques des parlementaires sappuient sur un rapport (que personne na vu) de lIGF qui démontrerait que le coût réel du service serait largement supérieur à celui annoncé dans le rapport dactivité. Ce «surcoût» est dû selon le directeur général de la CP à la prise en compte par lIGF du coût des contraintes extérieures effectuées par les services du Trésor pour le compte de la redevance.
Quand on veut noyer
son chien, on dit quil a la rage
Catégorie A : non à la déconcentration !
Les élus CFDT ont voté contre le mouvement de mutation des inspecteurs au 1er septembre en raison du mépris de la réglementation affiché par de nombreux TPG. Avis négatifs «à la tête du client» pour sélectionner les arrivées en TG («...bons agents et pas de syndicalistes...»), affectations autres que sur les emplois décidés par la CAP centrale, anticipation des mutations transformant la CAP en simple chambre de régularisation sont autant de cas de gestion départementales des TPG.
La CFDT, opposée à ce type de gestion déconcentrée des cadres A, paraît bien seule sur cette position : les élus FO en CAPC ont déclaré ne pas être hostiles au principe à condition quil ne sinscrive pas dans le cadre de la réforme de lEtat qui transfèrerait aux préfets la gestion des fonctionnaires des services déconcentrés affectés dans leur département.
Le DGCP envisage donc de
revoir la réglementation pour déléguer aux TPG laffectation des inspecteurs. Pour
la CFDT, le Directeur général vise une adéquation entre réglementation et pratiques
locales : comme il narrive pas à se faire obéir des TPG, il change les
textes !
Mutations B et C : halte à la pénalisation
Lors du bilan 1999 du fonctionnement du nouveau système de mutations, la direction a attiré lattention des représentants du personnel sur les taux particulièrement élevés de refus de mutations (jusquà 30%). Pour remédier à cette situation, la CP envisage de mettre en place de nouvelles pénalisations : interdiction dinscription sur les tableaux dun an en plus du blocage de mutation de 2 ans pour les refus non motivés.
La CFDT sétait déjà fortement opposée aux pénalisations prévues par ce nouveau système. Nous estimions à lépoque quaugmenter les pénalités ne changerait rien au problème Les faits donnent aujourdhui raison à la CFDT.
Pour nous, le refus dune mutation découle sans doute dun manque dinformation, notamment en ce qui concerne le rang de classement utile. La CFDT demande donc une meilleure lisibilité des tableaux diffusés sur minitel et le recours systèmatique aux nouvelles technologies (intranet ). Cette dernière exigeance impose une large et rapide diffusion des matériels adaptés (un accès à Intranet par agent ). Par ailleurs, une plus grande transparence simpose, afin que chacun puisse être en mesure dévaluer ses chances réelles dêtre muté. Cest pourquoi la CFDT demande, plus que jamais, que les vacances demplois par département soient connues au plus tard au moment de la CAP de classement.
La DGCP semble convenir que la pénalisation à outrance a montré ses limites, les exigences de la CFDT en matière dinformation ayant été prises en compte. Elle se refuse pourtant toujours à communiquer les vacances demplois
La Direction
craindrait-elle dafficher le déficit demplois dénoncé depuis longtemps par
la CFDT?